Résilience : levier de transformation ou soumission à endurer ?

Dans un monde du travail où les conditions de travail se durcissent, où la santé mentale au travail est mise à rude épreuve et où les risques psychosociaux explosent, le concept de résilience mérite d’être clarifié.

Boris Cyrulnik, figure majeure de la psychologie française, s’oppose fermement à une vision dévoyée de cette notion, qui serait assimilée à une forme de soumission douce face à l’adversité professionnelle ou personnelle.

Alors que certains discours institutionnels et organisationnels tendent à présenter la résilience comme une adaptation passive aux risques professionnels – épuisement professionnel, harcèlement moral, souffrance au travail, burn out, ou charge de travail excessive – Cyrulnik rappelle avec force que la résilience n’est pas un renoncement, mais une reconstruction active après un traumatisme.

« La résilience, c’est reprendre un nouveau développement après un traumatisme », dit-il.

Dans une interview accordée à Ouest France, il précise :

« Le développement résilient, c’est une rébellion. Je transforme ma blessure en quelque chose de constructif. Je suis contraint de comprendre pour ne pas être prisonnier du passé. »

Et d’ajouter :

« Ce n’est pas un consentement, c’est une manière d’agir pour prévenir l’enlisement psychologique. »

Dans le lieu de travail, cette approche suppose que la résilience ne saurait se substituer à une démarche de prévention des risques : les employeurs, représentants du personnel, consultants, chefs d’entreprise et acteurs de la prévention ont la responsabilité de mettre en œuvre des mesures nécessaires pour assurer la santé psychologique au travail, réduire les facteurs psychosociaux, et améliorer la qualité de vie au travail.

Cela implique de :

Dans un environnement professionnel marqué par l’usure psychique, les troubles mentaux ou les accidents du travail liés au stress chronique, il est temps d’aller au-delà des mots.
Il est temps de faire de la prévention des risques psychosociaux une priorité stratégique et humaine.

Et pour porter ou se porter les premiers secours en santé mentale, il est possible de mettre en œuvre les techniques proposées par le livre : Santé mentale, la méthode M.I.N.D à portée de tous de Jean-Paul Lugan.

Un outil concret pour renforcer la santé des salariés, préserver la sécurité au travail, et bâtir un plan d’actions de prévention durable et centré sur l’humain.

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