Le travail physique a reculé, mais la violence psychologique au travail explose. Selon une étude Deloitte, 47 % des 18-25 ans estiment que leur emploi nuit à leur santé mentale. Symptôme passager ou signal d’alarme profond ? Il est temps d’analyser les risques psychosociaux qui pèsent sur les jeunes générations.
Facile d’accuser l’entreprise : charge de travail excessive, pression managériale, organisation du travail parfois dysfonctionnelle… Pourtant, beaucoup d’employeurs évoluent : télétravail, qualité de vie au travail, dispositifs QVT. L’intention est là. Mais le mal-être persiste. Alors, la source est-elle ailleurs ?
Les jeunes grandissent dans un climat d’incertitude chronique : crise sanitaire, climatique, économique, sociale. Résultat : une exposition prolongée à un stress professionnel ambiant, parfois confondu avec de l’hyperstress. Ce stress environnemental s’ajoute à la pression du monde du travail, de plus en plus compétitif.
À force de tout lisser — plus de compétition, plus de confrontation, plus de notation — l’éducation positive a parfois produit l’effet inverse : une baisse de tolérance à la frustration, un repli émotionnel face à l’effort ou au feedback. L’enfant est écouté, valorisé… mais parfois peu préparé à l’adversité du lieu de travail.
Face au premier obstacle, certains vacillent. Leur énergie mentale est trop basse : ils manquent de sens, de motivation, de confiance en soi. S’installe alors l’hypostress, cet état d’apathie où même les faibles doses de cortisol et adrénaline ne suffisent plus à mobiliser les ressources. Ce n’est plus de la fragilité, c’est une désactivation psychologique.
Il est urgent de revaloriser l’effort, non comme punition, mais comme levier d’autonomie. L’échec n’est pas une honte, mais un enseignant redoutablement efficace. De même, les outils de préparation mentale doivent intégrer l’école, l’université, l’entreprise : respiration, visualisation, recentrage, gestion de la charge psychosociale. Et pour ceux déjà pris dans cette éducation sous cloche ? On peut encore forger du solide : projets exigeants, engagement collectif, sport, volontariat. Autant de moyens concrets de reconnecter les jeunes à leurs ressources internes.
Le rôle des employeurs, de l’Éducation nationale, des parents, n’est pas de surprotéger, mais de préparer. Ce n’est pas aimer les jeunes que de les éviter à tout prix la douleur. C’est leur apprendre à traverser les tempêtes, debout. Le travail psychologique commence bien avant la vie active. L’entreprise, loin d’être un lieu de fragilisation, peut devenir un terrain d’apprentissage, exigeant mais sécurisant.
Pour porter ou se porter les premiers secours en santé mentale, il est possible de commencer par acheter le livre Santé mentale, la méthode M.I.N.D à portée de tous. Véritable boîte à outils pour comprendre et réguler l’hyperstress, éviter l’hypostress, et renforcer ses ressources mentales, ce livre est la base de nos formations en prévention des risques psychosociaux. Un premier pas pour les acteurs de la prévention, les managers, les enseignants et tous ceux qui veulent protéger la santé mentale des travailleurs... sans les enfermer dans du coton.